Retour à Tomioka – Un road trip à Fukushima – Éditions Jungle

Deux enfants sont recueillis par leur grand-mère après les différentes catastrophes entraînées par le tremblement de terre en mars 2011 dans la province de Fukushima. Lorsque celle-ci décède, ils décident de suivre les rituels funéraires japonais, par un Retour à Tomioka, où leur grand-mère avait une ferme. Afin d’honorer sa mémoire comme il se doit : déposer son urne dans sa maison, sur l’autel prévu à cet effet pour qu’elle trouve la paix. Problème : la petite ville de Tomioka est dans la Province de Fukushima, donc radioactivement dangereuse ! Ils devront compter sur l’aide des Yokaïs pour mener à bien leur souhait.

Un one shot fantastique d’une sensibilité profonde revenant sur l’après Fukushima.

À retrouver le 22 août 24 aux Éditions Jungle. (tout âge)

Retour à Tomioka © 2024, Éditions Jungle
  • Le décor :

Une salle de bain…

L’eau du bain d’Osamu s’écoule lentement par la bonde, tandis que le jeune garçon s’accroupit près de la baignoire en l’observant. Un drôle de bruit se fait entendre dans le conduit pour laisser place à deux doigts, puis à un corps entier qui apparaît !! Osamu est particulièrement amusé, par cet « ami » et sa langue immense !! Mais il est vite interrompu par les cris d’Akiko derrière la porte ! « Osamu ! Sors de là ! » crie sa sœur, éperdument. Elle est tellement discrète que même le Yokaï sorti du conduit de la baignoire s’échappe !

Résigné, le jeune garçon laisse place à son « influence de sœur » qui transforme rapidement la salle de bain en studio de tournage pour un tutoriel maquillage ! Pendant ce temps, et maintenant vêtu correctement, Osamu s’apprête à réparer le grille-pain de mamy. Heureusement, il suffit qu’il appelle un autre ami au nom imprononçable pour qu’il apparaisse. C’est un Yokaï qui porte chance lorsque tu as l’opportunité de l’avoir dans ta maison ! Mais celui-ci​ disparaît aussi vite qu’il est arrivé, lorsque mamy Bâ-chan revient du marché. Même si elle sait pertinemment avec qui était son petit-fils à qui elle donne une pomme pour le prochain esprit qu’il rencontrera sur le chemin de l’école !
Une petite vie paisible, après la catastrophe ayant emporté leur parent, ​qui les a obligés à déménager dans cet endroit.

Mais, le jour où Bâ-chan rejoint les étoiles, et qu’un oncle éloigné apparaît pour les conduire à Tokyo, c’est LE changement de trop pour le jeune garçon qui entreprend un périple initiatique à travers la province de Fukushima

Retour à Tomioka © 2024, Éditions Jungle
  • Le point sur la BD :

Quand on apprend qu’on a raté le long-métrage éponyme de Laurent Gala​ndon en 2019, on a qu’une envie. C’est se précipiter sur cette œuvre ! Inspirée d’un voyage au Japon, où il a rencontré le célèbre gardien des animaux de Fukushima, l’auteur, s’est totalement imprégné des légendes et de la magie naturelle de cet endroit. À travers un récit initiatique, entre passé, présent et futur, on suit un orphelin qui a remplacé ses repères et ses souvenirs par le surnaturel. On rencontre des Yokaïs, et on se prend d’affection pour cet enfant qui veut suivre les traditions japonaises, contre l’avis des adultes qui l’entourent. Le Retour à Tomioka s’axe alors sur l’amour d’un enfant pour sa grand-mère. Son traumatisme après la perte de ses parents dans le tsunami qui a suivi le tremblement de terre de 2011. Et le déracinement dans une autre région, après l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima .
On navigue dans les paysages poétiques et « presque désert » de Michael  Crouzat. Accompagné de créatures fabuleuses ou effrayantes, pour que Bâ-chan rejoigne l’endroit où elle doit être.

Un hommage à tous les gens ayant perdu leurs « vies » dans cette catastrophe, en fuyant et laissant tout derrière eux. Ou en restant sur place comme ce personnage que l’on croise dans ce one shot aux éditions jungle.  

(Cf Naoto aux Éditions Steinkis)

Retour à Tomioka © 2024, Éditions Jungle
  • La conclusion :

Retour à Tomioka, aux Éditions Jungle est un véritable road-trip, post apocalyptique, affectif et fantastique. Aussi doux et magique que l’imaginaire d’un gamin de 9 ans. Mêlant écologie et après-catastrophe, remplaçé par de la poésie et des souvenirs. Superbement inspirant et humain.

A propos stef emma

Rat de laboratoire, BDphile, et couteau en second sur Le bon goût des choses ( végétarien, végétalien)

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