La 6e édition du festival Cinéroman a dévoilé son palmarès

La 6e édition du festival Cinéroman s’est achevé samedi soir. Le jury, présidé par Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière ont dévoilé le palmarès avant la projection en avant-première du très attendu Monsieur Aznavour de Medhi Idir et Grand Corps Malade, en présence de Tahar Rahim et d’une grande partie du casting. Retour sur cette édition qui aura tenu toutes ses promesses.

Le palmarès

Samedi soir, il y avait foule de chaque côté du tapis rouge et dans la salle Dolby du Pathé Gare du Sud. Après une semaine intense et riche en projections, les réalisateurs du Comte de Monte-Cristo, entourés des autres membres du jury (Philippine Leroy-Beaulieu, Laetitia Dosch, Aurélie Saada, Danièle Thompson, Jérémie Rénier, François Berléand, Enki Bilal) ont dévoilé leur palmarès.

Sans grande surprise, le prix du meilleur film est allé à La zone d’intérêt de Jonathan Glazer. On se souvient qu’il était reparti avec le Grand Prix du Jury du Festival de Cannes en 2023.

Deux actrices ont été récompensées : Anamaria Vartolomei pour sa très belle prestation dans Maria de Jessica Palud et Sophie Guillemin pour son rôle dans Juliette au printemps.

Benjamin Biolay a obtenu le prix du meilleur acteur pour son rôle dans Quelques jours pas plus.

Le jury a décerné un prix spécial au très beau film des frères Larrieu, Le roman de Jim, adapté du roman de Pierric Bailly.

Le Prix nouvelle génération, décerné par un jury d’étudiants, a été remis à Maria de Jessica Palud. C’est Vanessa Schneider, cousine de Maria et autrice du livre, qui est montée sur scène pour recevoir le prix.

Enfin, Sandrine Kiberlain, extraordinaire dans Sarah Bernhardt de Guillaume Nicloux, a été mise à l’honneur lors de la soirée. Elle a reçu le Prix coup de cœur du festival des mains de Laetitia Dosch qui s’est empressée de rappeler au public que le film Jeune Femme de Léonor Serraille dans lequel elle jouait avait obtenu la Caméra d’or au Festival de Cannes en 2017 lorsque Sandrine kiberlain était présidente du jury.

Le palmarès s’est achevé avec le Prix d’honneur qui a été remis à Costa Gavras. Réalisateur de films devenus cultes, il avait donné une très intéressante masterclass à la cinémathèque un peu plus tôt dans la journée.

Les coups de cœur de cette édition

Cette sixième édition, plus longue que les précédentes, était particulièrement riche. Une vingtaine de films étaient projetés en avant-première, en présence des réalisateurs et réalisatrices et de plusieurs comédien(ne)s. La plupart des séances ont affiché complet. Même si la pluie s’est invitée le temps de deux soirées, elle n’a pas entamé l’enthousiasme du public venu nombreux chaque jour pour voir les invités sur le tapis rouge et découvrir les films en avant-première.

Pendant une semaine, du 30 septembre au 5 octobre, nous avons ri, avons été surpris, émus, touchés. Voici nos cinq coups de cœur de cette sixième édition :

  • Leurs enfants après eux de Ludovic et Zoran Boukherma, adapté du roman de Nicolas Mathieu, lauréat du Prix Goncourt en 2018. Un film dense, qui retrace sur près d’une décennie (les années 90), dans une Lorraine frappée par la désindustrialisation, le parcours de vie d’Anthony, un adolescent un peu perdu, sans but, amoureux d’une jeune fille, qui, n’appartenant à la même classe sociale que lui, est vouée à un avenir plus prometteur. Présenté à la dernière Mostra de Venise, le film est reparti avec une récompense pour Paul Kircher, lauréat du Prix de la Révélation. Il était présent à Nice, entouré notamment de Ludivine Sagnier qui interprète sa mère dans le film, une femme qui a abandonné ses rêves mais qui continue à lutter pour son bonheur et celui de son fils.
  • En tongs au pied de l’Himalaya de John Wax. Dans ce film à découvrir en salles en novembre, Audrey Lamy incarne une femme à l’aube de la quarantaine, récemment séparée du père de son fils atteint d’un trouble du spectre autistique qui vient d’entrer en dernière année de maternelle. Elle doit apprendre à se débrouiller, à vivre sa vie de femme et de mère. Elle se trompe souvent et chaque nouvelle étape franchie représente une petite victoire pour son fils comme pour elle. John Wax offre à Audrey Lamy une large palette de jeu. Elle nous entraîne avec elle dans un tourbillon d’émotions.
  • S’il y a un film qui a fait l’unanimité lors de cette 6e édition, c’est bien Sarah Bernhardt, la divine de Guillaume Nicloux. Sandrine Kiberlain excelle dans le rôle de cette comédienne, considérée comme la première star mondiale, qui a connu aussi bien Victor Hugo, que Guitry ou Edmond Rostand. Tout le monde l’admirait et elle était toujourée entourées d’une flopée d’admirateur(rice)s. Eprise de liberté, amoureuse, féministe, colérique, fantasque, Sarah Bernhardt était complexe, insaisissable mais follement attachante. Le film fait parfois quelques entorses à la réalité mais qu’importe. Il se concentre sur plusieurs étapes parfois méconnues de la vie de cette comédienne entrée dans la légende, notamment sur l’amputation qu’elle a dû subir. Sandrine Kiberlain est formidable dans tous ses films. Dans Sarah Bernhardt, elle est exceptionnelle. A Cinéroman, elle a reçu son premier prix pour ce film. Ce ne sera sûrement pas le dernier. Il y a peu de riques que le César de la meilleure actrice lui échappe cette année.
  • A bicyclette ! de Mathias Mlekuz a touché en plein cœur le public de Cinéroman. Bien plus qu’un film, c’est l’histoire vraie du réalisateur et de son ami, l’acteur Philippe Rebbot, qui ont entrepris un voyage en vélo depuis la France jusqu’à la Turquie, sur les traces de Youri, le fils de Mathias Mlekuz, décédé En effet, le jeune homme avait fait ce même voyage plusieurs années auparavant. Munis de son carnet de voyages et de photos, les deux hommes vont parcourir plusieurs régions, plusieurs pays, pour rendre hommage à Youri et continuer, en quelque sorte, à le faire vivre. Lors de leurs périples, remplis de péripéties, Philippe et Mathias pleurent, se disputent même et discutent surtout longuement de la vie, de la mort et de l’amitié.
  • Présenté le dernier jour, Hiver à Sokcho de Koya Kamura, adapté du roman d’Elisa Shua Dusapin est un véritable petit bijou. Le réalisateur franco-japonais qui signe là son premier long métrage nous emmène à Sokcho, petite ville balnéaire de Corée du Sud. C’est là que vit Soo-Ha, interprétée avec beaucoup de délicatesse par Bella Kim. Elle travaille dans une pension, accueille les touristes, fait les repas et sert occasionnellement d’interprète. Un jour, en plein hiver, arrive un auteur de romans graphiques français (Rochdy Zem). Il a prévu de rester quelques jours, pour travailler. Il éveille la curiosité de la jeune femme née d’un père français qu’elle n’a jamais connu. Le film entremêle subtilement et délicatement plusieurs thèmes, la quête d’identité, la difficulté à communiquer, à accepter son corps. Lorsqu’il sortira au cinéma le 8 janvier, il serait dommage de passer à côté de tant de poésie.

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