Festival de Cannes J7 : Demi Moore crée l’événement avec The Substance

La dernière fois que Demi Moore est venue au Festival de Cannes, c’était avec Bruce Willis pour la projection du “Cinquième élément” de Luc Besson. Cette année, elle a fait le déplacement pour défendre “The Substance”, le film de la réalisatrice française, Coralie Fargeat. Même si en lisant le dossier de presse, on pouvait comprendre qu’il s’agissait d’un film d’horreur gore, on ne s’attendait pas à un tel résultat ! Chaque année, à Cannes, les festivaliers se demandent quel film fera scandale et choquera. Il n’y a pas à chercher plus longtemps : pour cette 77e édition, c’est “The Substance”. Les spectateurs qui l’ont vu à la séance officielle de 22h auront certainement eu du mal à dormir après !

Pour son retour au cinéma dans un premier rôle, Demi Moore a choisi un film qui fera date dans sa carrière. Dans “The Substance”, elle interprète Elisabeth Sparkle, une star américaine qui a eu son heure de gloire, comme en témoigne son étoile sur Hollywood Boulevard (le film a été tourné sur la Côte d’Azur et on reconnaît même le théâtre Anthéa d’Antibes). Maintenant elle est prof d’aérobic pour une émission télévisée mais le producteur (Dennis Quaid) la licencie sans ménagement car elle est devenue trop vieille. C’est bien connu : après 50 ans, une femme voit sa cote de popularité décroître, et ce d’autant plus lorsqu’elle est une actrice. Un jour, un infirmier lui propose de tester the substance, un produit à s’injecter qui a le pouvoir de provoquer la naissance d’une autre partie de soi-même, bien sûr plus belle et plus jeune. Seulement, il y a une seule condition : on reste la même personne et il faut bien penser à alterner chaque semaine. Si le protocole n’est pas respecté, les conséquences pourraient être catastrophiques. Evidemment, on devine la suite : l’autre moi d’Elisabeth (interprété par Margaret Qualley) savoure sa nouvelle jeunesse et voudrait bien la conserver bien plus longtemps qu’une semaine sur deux. Coralie Fargeat revisite le Portrait de Dorian Gray et traite du temps qui passe, de la vieillesse et de la beauté qui ne dure pas. Des thèmes maintes fois développés mais jamais de cette façon. Elisabeth a toujours été au haut de l’affiche : plus dure est donc la chute. Elle ne s’aime pas et elle est prête à infliger à son corps des tortures pour rester belle et séduisante. Il allait de soi de filmer les corps ; Coralie Fargeat ne s’en prive pas et plus le film avance, plus ces corps se transforment et s’enlaidissent. La fin bascule vers l’horreur, le sang gicle de tous les côtés, sur une bande-son assourdissante. “The Substance” rappelle sur bien des points “Titane”. Créera-t-il lui aussi la surprise ? En tout cas, Coralie Fargeat a toutes ses chances de figurer au palmarès.

Si la soirée s’est terminée dans le sang, un peu plus tôt dans l’après-midi, le réalisateur russe Kirill Serebrennikov a fait le portrait de l’écrivain russe Limonov dans un film adapté du roman d’Emmanuel Carrère. Méconnu du public, Limonov a quitté la Russie puis s’est installé aux Etats-Unis, puis en France avant de revenir en Russie. Il a accompli plusieurs métiers, a été majordome, mendiant. C’est l’acteur Ben Whishaw qui prête ses traits à cet homme décadent, arrogant, narcissique, nationaliste. Filmé par un autre que Kirill Serebrennikov, Limonov aurait été détestable. Il l’est bien sûr mais avec panache ! Le réalisateur russe filme le destin de cet homme dans une mise en scène flamboyante et nous entraîne dans sa vie, tel un tourbillon.

crédit photos : Shochiku Co., Ltd. – Rhapsodie en août d’Akira Kurosawa (1991) / création graphique. Hartland Villa

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