Helmut est de retour et a visiblement décidé de casser les codes. On retrouve ce sarcasme, ce timbre marqué, mais l’accent “blagueux” s’est en majorité évanoui (sur le premier disque surtout). La production résolument électro mais mêlée de vibes funk et disco, est d’une grande qualité. Les thèmes abordés sont actuels (la télé-réalité et ses faux-espoirs, la maigreur extrême engendrée par notre société du paraître, l’artiste jetable…), et nous rappellent qu’Helmut est un auteur percutant doublé d’un interprète au flow bien ciselé.
Puis vient la surprise: on y découvre un second disque à la couleur musicale différente: des hits des années 80, réinterprété en duos, avec de grands artistes très éloignés les uns les autres (le rapport entre Philippe Katerine et Barbara Schulz n’a rien d’évident et pourtant on sourit à l’écoute de chaque morceau !).
Ce double album a un caractère assez magique car il sait nous accompagner à des moments très différents: on peut avoir envie de danser furieusement (Tokyo Tinkerbell), d’amuser nos oreilles (Vieille Canaille) ou de plonger dans une énergie nostalgique (Ça s’est vraiment toi). Helmut, que beaucoup ont pu considérer comme un projet marketing lors de la sortie de “Ça m’énerve“, relève donc le défi de survivre à un hit colossal (500 000 copies, un NRJ Music Awards et une nomination aux Victoires de la Musique), et montre qu’il est un artiste surprenant en soignant ses premiers amours de productions dansantes puis en flirtant musicalement avec d’autres artistes. Comme ça. Au gré des rencontres. Un double-album sincère et efficace que l’on ne se lassera pas d’écouter.