Exposition : Playtime, l’architecture fait son cinéma

Pour fêter les 10 ans du festival du film d’architecture, la Maison de l’Architecture de Lorraine s’installe à la Galerie Poirel à Nancy avec une exposition qui parle d’architecture, de cinéma mais surtout de la vie et de notre désir de construction.

L’exposition « Playtime, l’architecture fait son cinéma » visible jusqu’au 7 Décembre se propose d’explorer les liens profonds entre l’architecture et le cinéma, deux formes artistiques qui entretiennent une relation complexe et fascinante. L’exposition plonge le public dans un univers où les lignes entre le réel et l’imaginaire se brouillent, où les structures architecturales deviennent les acteurs silencieux d’histoires en mouvement.

Tel un plateau de tournage, l’exposition se présente comme un laboratoire, un studio où chaque élément architectural devient le protagoniste d’une narration visuelle. En mettant en avant des espaces communs ou des éléments emblématiques et familiers tels que les escaliers, la fenêtre, ou encore la porte qui, par leur présence dans l’espace cinématographique, acquièrent une dimension symbolique et narrative.

Nous avons rencontré Caroline Leloup, architecte et présidente de la Maison de l’architecture de Lorraine.

Quelle est la relation entre l’architecture et  le cinéma ? Pourquoi ne pas lier l’architecture avec la musique par exemple ? 

C’est possible aussi, on l’a déjà fait et on le fera aussi en ouverture du festival du Film d’architecture avec un ciné-concert. Et effectivement, on a tendance à la Maison de l’architecture à utiliser les autres arts pour parler d’architecture. Souvent l’architecture est pour le grand public vu comme un art élitiste et parmi les autres arts, le cinéma nous semble le plus partagé finalement. On a une palette extrêmement variée de films dans lesquels on peut parler d’architecture, on a toujours un décor, on a toujours un intérieur ou un  extérieur.. que ce soit un Marvel, que ce soit un dessin animé ou un film d’art et d’essai. 

Comment s’est construite l’exposition ? Quel a été le fil conducteur ?

L’exposition a été co-réalisée avec l’architecte Camille Tourneaux . Nous ne sommes pas spécialistes de cinéma mais nous aimons le cinéma et nous avons quelques films références. Donc il s’agissait plutôt de mettre en avant la manière dont l’architecture va provoquer des émotions et permettre au visiteur de faire appel à ses propres références cinématographiques.
Si je vous dit la porte,  pour moi la porte, c’est la porte qu’ouvre d’Alice (au pays des merveilles) pour aller dans  un autre monde. La fenêtre permet de passer du public à l’intime ou d’avoir un cadrage à l’extérieur. Dans mon métier d’architecte, quand je construis une fenêtre , je me demande quelle posture on va avoir à l’intérieur, qu’est ce qu’on va regarder à l’extérieur . En fait nous avons pris des éléments à la fois quotidien et à la fois importants dans l’architecture pour provoquer des expérimentations, des émotions au visiteur comme cela peut être accentué dans le cinéma. La Galerie sud de Poirel est transformé en plateau de tournage avec des éléments construits qui sont comme des panneaux décors de cinéma ; avec une face qui reste la face en construction et de l’autre côté , où l’on a le décor sur lequel on peut se raconter des histoires.

Il y a plusieurs espaces dans cette exposition . Quelle serait la pièce phare ou la pièce à retenir pour le visiteur ?

Il n’y en pas . C’est comme en architecture , chaque élément est là pour répondre à l’autre ou parce que l’autre est à côté. La Galerie Poirel en tant que tel fait partie de l’exposition , c’est à dire que les éléments que l’on a mis à l’intérieur sont disposés de manière à faire des cadrages sur la salle. On a par exemple ” le Studio” et si il y a un préféré ce serait le module de départ. L’idée de départ c’était la “caméra obscura” , cela donne une forme trapézoïdale qui ouvre la perspective. Cet espace là donne un cadrage sur l’escalier et ce même escalier qui est existant dans la Galerie Poirel , nous l’avons prolongé de manière temporaire pour qu’il monte vers la lumière. Je n’ai pas envie de choisir en fait ( rires)

A qui s’adresse l’exposition?  Est-ce que cela convient aux enfants ? Aux amoureux de l’architecture, du cinéma ? Amateurs ou spécialistes ? Ou pour tout le monde ?

C’est vraiment pour tout le monde. La porte qui s’ouvre, elle s’ouvre vraiment. Elle peut être ouverte par un enfant ou un adulte. L’enfant ouvrira peut être la porte de “Monstres et compagnies” , l’adulte ouvrira peut être la porte de la “Quatrième dimension”. C’était bien l’idée que chaque visiteur part des dispositifs mis en place et face référence à ses propres références cinématographiques. On veut cette exposition la plus ouverte possible , j’espère bien que les spécialistes vont venir et apprécier mais c’est une exposition vraiment ouverte à tous les publics. Encore une fois, pour le grand public l’architecture est élitiste alors que tout le monde habite une maison, tout le monde vit dans la ville et tout le monde a des références intimes. On a tous le souvenir d’un endroit dans lequel l’on est allé et l’on s’est senti bien tout de suite. Et cela pour moi c’est une expérience architecturale. C’est du fait même que l’espace est conçu, réfléchi et construit qu’il peut provoquer ses émotions et cela concerne vraiment tout le monde. 

Une exposition à découvrir jusqu’au 07 Décembre 2024.
Pour plus d’informations, cliquez ici et ici.

A propos Nuncia Dumorné

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