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La jalousie, le rejet et l’incompréhension peuvent avoir des effets dévastateurs. Ce que les corbeaux nous laissent après avoir fait leur funeste travail, n’est que colère, autodestruction, culpabilité et attente de rédemption. C’est ce qui attend Tarik, un jeune garçon après le meurtre de son frère. Grandir dans la haine, laisser mûrir ce serpent lové à l’intérieur de soi, jusqu’à ce qu’il soit sauvé par ses démons et ceux qui l’entourent !!!
Un one shot aux thèmes forts et sombres, teinté de folklore fantastique des Vikings, dans une Normandie du IXe siècle !!
Publié aux Éditions Dupuis, depuis le 6 Septembre 24.(+12)
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Le décor :
Un village en feu…
Dans les bras de sa mère, un bébé pleure au milieu du carnage de l’invasion normande. La jeune maman marche pieds nus, les pieds brûlés par les braises du bûcher encore fumant. Malgré la situation, en passant devant les blessés, elle essuie encore des insultes. De la haine.
Soudain, une femme, le corps de son adolescente inerte serré contre elle, crie son nom : « Galswinthe… Sois maudite, putain des hommes du Nord… ». Les yeux plantés dans ceux de la jeune femme qui n’ose pas bouger, pétrifiée d’incompréhension. De peur. Mais elle sent une main rassurante se poser sur son épaule, et la sauver de ce cauchemar…
Des années plus tard…
Galswinthe est devenue une femme. Ses deux garçons, Tarik et Adalrik, s’occupent de la petite ferme, isolée et lisière de la forêt. Tandis qu’elle s’acharne à couper du bois, en ce rude hiver, son plus grand fils en profite pour ciseler une chouette dans une des chutes. Tarik est impatient de la voir finie et demande déjà une autre sculpture à son habile grand-frère.
Au moment d’aller chasser de quoi manger, Adalrick rentre bredouille sous les moqueries de son frère. Et une petite compétition commence entre les deux frères.
Malgré l’inquiétude de la mère, ils s’aventurent à la tombée de la nuit dans la forêt enneigée. Mais au lieu d’un bon gibier, ils font une mauvaise rencontre…
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Le point sur la BD :
À l’origine, Sophie Leullier illustrait des romanes jeunesses d’aventure, de mystères et de fantastique ! Quelle chance qu’elle publie son premier roman graphique, chez Dupuis BD, dont le titre et la magnifique cover attise irrémédiablement notre curiosité : « Ce que les corbeaux nous laissent » à vocation de ramener chaque lecteur à une perte profonde. On ne lit pas le titre, on le ressent.
Le point principal du récit est la douleur de cette perte. Tous ces sentiments qui déferlent lorsqu’on égare un repère central de sa vie. Comme des démons qui vous suivent et grandissent avec vous, sans vous lâcher. Car vous ne savez ni ce qu’il y a eu avant, ni ne comprenez pourquoi les choses se sont passées ainsi. L’autrice situe l’action dans une Normandie médiévale, plongeant dans l’histoire des invasions normandes. Mais également, dans une de ses poursuites systématiques contre les sorcières.
Puis, elle ajoute cette magie des légendes norroises, matérialisées par ses illustrations d’une esthétique sauvage et élégante à la fois.
De scènes très tourmentées et émotionnellement marquantes, on passe par des moments tumultueux pour finir par une explication tragique.
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La conclusion :
L’inspiration mystique à la frontière du fantastique suit tout ce récit particulièrement touchant. Ce que les corbeaux nous laissent aux Éditions Dupuis, ébloui par ces thèmes autant que par la beauté de ses illustrations. Un one shot qui regroupe Histoire, culture, magie, douleur et vengeance dans le processus complexe qu’est l’épreuve du deuil !! Expressif et magnifique !
