Festival de Cannes J4 : Megalopolis de Coppola

S’il y a un film que les festivaliers et la presse attendaient avec la plus grande impatience, c’est bien “Megalopolis”, le dernier film de Coppola. Cela fait plus de trente ans qu’il a ce film en tête et, paraît-il qu’il a engagé une grande partie de sa fortune pour le faire.

Jeudi soir,  Francis Ford Coppola et de son impressionnant casting (John Voight, Adam Driver, Aubrey Plaza, Talia Shire, Giancarlo Esposito, Laurence Fishburne…) ont offert au public une très belle montée des marches. Vendredi, pour la projection matinale de 8h30, les files d’attendent s’étiraient sur plusieurs attentes. Tout le monde voulait absolument découvrir le dernier film du maestro. A la sortie, près de 2h30 plus tard, les visages ne respiraient pas l’enthousiasme. En effet, le film est inconstestablement une prouesse esthétique avec des images et des plans somptueux, notamment au début du film où Adam Driver semble surplomber la ville de New Roma, désireux d’arrêter le temps. Cependant, il a un côté clinquant et emphatique qui a tendance à donner le tournis. Chaque scène, chaque image est soignée si bien qu’on peut facilement s’extasier devant une telle grandiloquence et une telle recherche d’effets. Les spectateurs du Grand Théâtre Lumière ont même eu droit à un happening lorsqu’à la grande surprise de tous, un homme monte sur scène et s’empare d’un micro pour questionner Adam Driver qui apparaît sur l’écran. Tant de prouesses ne peuvent pas laisser indifférents mais ils ne parviennent toutefois pas à masquer le propos souvent confus du film. Film de science-fiction, épopée, fresque ? “Megalopolis” est un peu tout cela à la fois. Dans le futur créé par Coppola, la ville de New Roma est au coeur d’un conflit entre un maire conservateur (Giancarlo Esposito) et un artiste de génie (Adam Driver) dont l’objectif est de créer la ville de Megalopolis avec une architecture extraordinaire. Julia, la fille du maire, tombe sous le charme de ce dernier, au grand dam de son père. Le film regorge de références à la Rome antique : il n’y a qu’à voir les noms des personnages (Ciceron, Catilina, Crassus..) et les citations à Marc-Aurèle mais aussi à Shakespeare sont nombreuses. Coppola nous perd souvent : nous ne savons pas toujours où il veut en venir. A travers cette ville où règnent la décadence et l’avidité, faut-il voir un parallèle avec la société actuelle ? La fin, pourtant, est relativement optimiste. Il ne faut pas chercher à tout saisir des subtilités du film mais accepter de se laisser porter. Megalopolis fait partie de ces films qu’il faut laisser infuser.

crédit photos : Shochiku Co., Ltd. – Rhapsodie en août d’Akira Kurosawa (1991) / création graphique. Hartland Villa

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